Structurer une prod (La formule secrete)

Dans cet article, j’aimerais vous partager quelques conseils qui vous aideront à structurer une prod, un morceaux ou un remix de manière à garder l’attention de vos auditeurs jusqu’à la fin.

La question de la structure est trop souvent laissée de coté, alors qu’elle a pourtant une importance capitale.

Il est très fréquent qu’on se contente d’une structure « de base », par habitude (couplet, refrain, intro outro), sans trop se poser plus de question. C’est selon moi une grave erreur.

Ce qui devrait déterminer en priorité la structure de votre prod, c’est avant tout ce qui se passe dedans!

Pourquoi structurer une prod ?

L’interet d’une bonne structure est avant tout de maintenir l’interet de l’auditeur tout au long du morceau.

Toute les boucles ne se valent pas. Certaines boucles vont commencer a lasser apres seulement 4 répétitions, quand d’autres seront suffisement éfficace pour se repeter tout au long d’un morceau.

C’est donc un parametre dont il faudra tenir compte.

De même, plutot que d’envisager la structure en terme de couplet et de refrain, je vous encourage vraiment à reflechir en terme d’interet d’écoute.

Le fait de viser la conversation de l’interet va vous donner plein d’idée.

Voici quelques questions a se poser, qui devraient vous aider a imaginer une structure vraiment éfficace :

1. Est-ce que l’intro donne envie d’écouter la suite ?
2. Est-ce le premier couplet n’est pas lassant ?
3. Comment pourrais-je ajouter un peu de surprise a la prod ?
4. Est-ce que le refrain est bien marqué, et/ou plus intense que le couplet ?
5. Une fois le refrain terminé, comment continuer de maniere interressante ?
6. Est-ce que je fais bien varié l’energie durant mon morceau ?
7. Est-ce que mon outro vaut le coup d’aller jusqu’au bout du morceau ?

A titre indicatif, voici la structure de mon remix en collaboration avec Zaz (clique ici pour l’écouter)

Ce shéma est a analyser en terme de variation d’energie tout au long du morceau. C’est selon moi l’angle de travail le plus interressant quand on cherche a créer une structure qui captive l’auditeur.

Pour structurer une prod, je vous recommande de ne pas envisager la question en terme de couplet, de refrain, de 16 mesures etc. Mais plutot en terme de VARIATION D’ENERGIE.

Quelques options pour améliorer ta structure :

01. Le creshendo

Un des moyens les plus utilisés pour éviter la monotonie, c’est de créer un creshendo en terme d’energie durant votre morceau. Si vous observez la structure du remix que j’ai publié ci-dessus, on voit que les 4 premieres parties du morceaux sont composés dans ce but. On démarre avec une intro qui attire l’attention, mais sans contenir beaucoup d’energie, et cette energie augmente progressivement jusqu’au premier refrain. Cela peut se faire de différentes façons. Par exemple par ajout de sonorité ou changement de rythme.

C’est ce qui se produit dans le remix, des choirs sont progressivements ajouté, et le rythme du morceau devient plus consistant pour suivre le changement de flow de l’artiste qui rap. Tendez l’oreille pendant le premier couplet pour entendre ces changements.

02. Le contraste brutale

Le creshendo progressif n’est pas la seule façon de captiver l’auditeur. Une autre methode consiste au contraire a se montrer beaucoup plus brutale dans le changement d’energie, d’un passage a l’autre. C’est également une technique que j’ai utilisé dans le remix ci-dessus. Directement apres le premier refrain (qui est un climax en terme d’energie) je fais un pont très calme qui se concentre sur un petit solo de piano. C’est une chute brutale du niveau d’energie du morceau.

Cela permet en quelques sortes de relancer la curiosité, de briser radicalement la monotonie. C’est en quelques sorte comme si un deuxieme morceau démarrait.

03. Interlude

C’est moins fréquent mais j’aime bien tenter des trucs, donc voila. Avant l’outro du morceau, j’ai inséré un dialogue qui vient continuer le dialogue entammé dans l’introduction du morceau. Je trouvais que cela introduisait super bien le final du morceau. Ce procédé permet lui aussi de faire un peu oublier les mélodies a l’auditeurs, en concentrant son attention sur autre chose l’espace de quelques instants. Diablement éfficace !

04. Le presque silence

Un autre cata que j’ai utilisé dans ce remix et que vous pouvez integrer dans vos prods, c’est l’utilisable du presque silence. J’entend par la, ramener l’energie dans la prod a niveau le plus bas possible, jusqu’a froler le silence pur et simple.

C’est ce qui se produit dans la partie « intro couplet » au milieu du morceau, juste apres le solo de piano. Le rappeur reprend alors son couplet sur une prod qui ne contient pratiquement rien a part quelques coups de violons incisif.

Le fait de faire baisser l’energie a un niveau si bas, permet de créé plus facilement un contraste brutale par la suite, quand on decidera de ramener de l’energie.

J’utilise une deuxieme fois un presque silence juste entre l’interlude et l’outro, a la fin du morceau. Je retire toutes les sonorités quand la voix prononce  » s’accélere « . Ca permet d’augmenter l’impact de la relance qui suit juste apres.

05. La finte

Une autre technique que j’utilise également très souvent, c’est ce que j’appelle la finte ! En fait, a la fin d’une séquence, je ramene un creshendo rapide (1 mesure) qui donne l’impression que les choses vont repartir de plus belles. Et en fait pas du tout. Au lieu d’ajouter de l’energie, j’en retire brutalement. Si vous ecoutez la fin du petit solo de piano (premier bridge), a la fin de celui ci, je laisse penser que la prod va repartir (je ramene la mélo de fond progressivement avec un filtre, et un fx de transition) pour au final retirer pratiquement tout sauf un violon.

Rien de tel qu’une bonne finte pour surprendre l’auditeur !

Voila !

Ce sont ici des pistes de reflexions. Il existe evidemment des centaines d’autres techniques qui peuvent aider a rendre une structure interressante. Mon but est avant tout de vous faire voir l’exercice de la structure d’un morceau sous un autre angle. Celui du maintient de l’interet de l’auditeur, en utilisant des outils comme la variation d’energie.

N’hésitez pas à essayer !

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