La musique c’est des maths. Oui, mais…
Lors de mes conversations avec les collègues compositeurs, il arrive souvent que cette phrase revienne.
« Finalement, la musique, c’est des maths »
Je ne contredirais évidement pas cette affirmation, ayant parfaitement conscience du lien étroit qui existe entre les deux disciplines.
J’aimerais cependant ajouter une nuance qui me paraît importante.
« La musique, c’est des maths au service de l’émotion »
Cela peut paraître anodin dit comme ça, mais il m’arrive souvent d’écouter des productions ou ce lien est absent ou peux perceptibles.
Lorsque j’observe les méthodes de travail de certains compositeurs, je vois parfois passer des aberrations. Comme par exemple le fait de choisir une gamme pour composer son morceau avant d’avoir composé quoi que ce soit, ou le fait de construire une suite d’accord majeur mineur en se servant de cette même gamme.
Biensur ces méthodes donnent des résultats parfois très bon, mais nous sommes précisément dans le cas où ce sont les mathématiques qui imposent leur dictat à votre composition, et c’est vraiment quelques choses que je vous recommande d’éviter.
La musicalité qui sort des mathématiques n’a rien de personnel. Tout le monde peut la matérialiser en utilisant les mêmes techniques.
Mon conseil est de toujours commencer par composer quelques choses « au feeling », et ensuite de faire appel à la théorie musicale pour développer plus facilement cette idée première.
Commencez par composer une mélodie simple. Regardez ensuite dans quel gamme celle-ci peut entrer. Cela vous aidera par la suite à la développer en lui ajoutant contre mélodies, accords, etc.
Idem pour les suites d’accords. Une des méthodes que je préfère c’est simplement de faire de l’improvisation jusqu’à entendre passer quelques accords qui s’enchaînent à merveilles. Quand je les tiens, je les replace correctement, je les fait entrer dans une gamme et je développe l’idée.
A ce titre, être capable d’improviser au clavier permet vraiment de toucher à des idées qu’on aurait pas obtenu autrement. C’est la raison pour laquelle j’ai récemment ajouté plusieurs cours en vidéo qui vous expliqueront comment faire dans ma formation Infinite melody.
Je trouve vraiment plus personnel ce genre de méthode de travail car au final j’utilise les mathématiques musicale pour développer une idée qui sort de moi.
Lorsque l’on compose sur ordinateur, il me semble important de veiller à ne pas laisser la machine ou le logiciel prendre le pas sur la créativité humaine. Et c’est précisément ce qui se produit, souvent sans qu’on en ai conscience, lorsqu’on compose par exemple avec une souris, en cochant des cases ou en choisissant une gamme avant même d’avoir composé quoi que ce soit.
Si je devais transposer ce problème à d’autre discipline, je dirais qu’il ne viendrait à l’idée d’aucun romancier de choisir une page au hasard dans le dictionnaire pour commencer son histoire, en s’imposant l’utilisation exclusive des mots contenues sur cette page.
Évidement cela pourrait se faire, de temps en temps, pour le concept, mais si ça devient systématique, je pense que cela revient à emprisonner sa créativité dans une méthode de travail réductrice.
Je pense qu’il est important d’essayer de varier les méthodes de travail pour conserver le plaisir de composer, au long terme.
Avez-vous déjà essayé de diffuser un film en coupant le son, sur votre écran, pendant que vous composez, dans l’idée de créer une œuvre qui soit raccord avec l’univers du film ?
Avez-vous déjà essayé de vous interdire l’utilisation de votre VST favoris le temps d’une production ?
Les pistes à explorer ne manque pas.
Le fait de développer votre créativité est pour moi un point important, et c’est la raison pour laquelle j’en parle souvent dans mes articles ou mes formations. Les outils modernes doivent être mis au service de celle-ci, sans jamais la restreindre, comme cela se produit trop souvent quand on y prend pas garde.
Force à tous !
Pour progresser rapidement, je te propose